CONFLIT DU HAUT KARABAGH : UNE JOURNALISTE MENACÉE
L’appel au boycott d’une chaîne est assez rare, et des menaces directes contre des journalistes sont exceptionnelles.
C’est pourtant ce qui arrive en ce moment même. TF1 diffuse un reportage de Liseron Boudoul , tourné sur la zone de conflit, dans lequel la journaliste témoigne des dégâts causés par les missiles arméniens sur les populations civiles azérie pendant l’attaque de Ganja lors du dernier cessez-le-feu. Celle-ci a causé la mort de 27 civils, plus de 140 blessés, 63 infrastructures civiles et 376 maisons détruites.
Liseron Boudoul est une journaliste renommée, reporter de guerre d’une parfaite intégrité, qui n’a à défendre le point de vue de personne,.
Elle ne fait que son métier. Mais, être journaliste est un métier difficile…( voir notre article “Azerbaïdjan-Arménie : La guerre des medias”) La chaîne et sa journaliste ont été l’objet d’une vaste campagne de menaces, appels au boycott, et même à des représailles qui sonnent douloureusement aujourd’hui :
“Possible qu’avec quelques décapitations du personnel haut placé du personnel de TF1, ils penseront mieux”
Les réseaux arméniens sont mobilisés pour tenter de faire taire les reporters qui essaient juste de témoigner.
Que l’on soit d’accord ou pas avec leurs reportages, qu’on les aime ou pas, terroriser les journalistes, insulter les rédacteurs sur les réseaux sociaux, n’ont jamais été de bons moyens de défendre sa cause. Bien au contraire. En France, on ne fait pas taire les journalistes, et les menaces ne leur font pas peur.
Et au moment où le pays se mobilise pour la liberté d’expression, cela ne fait pas honneur à ceux qui se rendent coupables de ce bien triste spectacle. Henry Ford disait, au moment du lancement de sa Ford T : “Chacun pourra choisir la couleur de sa voiture, à condition qu’elle soit noire”... Chacun est pour la liberté d’expression, à condition qu’on soit de son avis…